J’ai longtemps associé ces 2 notions dans mon esprit.

Je confondais les 2 car le LEADER est forcément VISIONNAIRE : la Vision qu’il insuffle est la première condition de son Leadership : il donne du SENS, entraîne ses collaborateurs derrière lui, les accompagne pour se rapprocher de cet idéal, qui lui tient tant à cœur et qu’il a réussi à partager avec le plus grand nombre…

Sauf que l’inverse n’est pas automatique :

un VISIONNAIRE peut n’avoir aucun LEADERSHIP…

Il existe en effet des Visionnaires qui voient loin et qui présentent leur Vision à leurs équipes comme un idéal à atteindre et cela donne envie…

Cependant le fait décrire constamment cet idéal sans réellement accompagner les collaborateurs ou leurs donner les moyens de l’atteindre est extrêmement anxiogène.

Cela a différentes conséquences :

  • D’abord les collaborateurs risquent de porter un regard négatif sur ce qu’ils font au quotidien tellement éloigné de « ce qu’il faudrait faire », souvent rappelé par le Visionnaire,
  • Ensuite leurs tentatives de se rapprocher de cet idéal peuvent être vaines et donc démotivantes tant le Visionnaire risque de leur signifier que : « c’est bien essayé mais que l’on est encore LOIN du compte »
  • Enfin le Visionnaire peur paraitre déconnecté de la réalité tant ce qu’il décrit comme le but parait éloigné voire inatteignable.

Mais alors comment rendre cette Vision mobilisatrice ?

La première étape c’est probablement la prise de conscience par le leader de sa limite en terme de Leadership : voir loin c’est bien mais sans savoir « embarquer » les équipes c’est source de stress et d’angoisses au quotidien.

Cette condition est nécessaire pour investiguer ensuite les pistes suivantes :

  1. Accepter d’échéancer les étapes vers la Vision pour baliser le chemin
  2. Éviter de présenter la Vision, l’idéal à fréquence trop rapprochée pour ne pas générer un sentiment d’essoufflement
  3. S’entourer de collaborateurs qui pourront instrumenter, concrétiser la Vision dans lesquels le Visionnaire devra mettre toute sa confiance pour libérer leur énergie
  4. S’enthousiasmer quand ceux-ci proposent des actions pour progresser sur le chemin, plutôt que d’insister sur l’écart avec l’idéal
  5. Faire preuve de bienveillance pour pouvoir valoriser les progrès – même modestes – et donner envie d’aller plus loin

Ainsi le Visionnaire s’évitera peut-être le sentiment d’être « le seul à savoir là où il faut aller et ce qu’il faut faire » … pour finir : « seul ».

“Dans la solitude du pouvoir

 il n’y a que des visionnaires ironiques.”

                                                                                          Paul OHL

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