C’est bientôt la période des entretiens annuels et un cas particulier va se poser à vous : le collaborateur qui se surestime, qui se voit « plus …» qu’il n’est, qui prétend à un poste pour lequel vous l’estimez loin d’être prêt…
Comment gérer ?
3 possibilités :
La première : lui barrer la route : « Toi ? Manager ? moi vivant : JAMAIS ! »
La seconde : le refus avec humour : « Toi ? Manager ? tu plaisantes j’imagine ? excellent ! … Ah pardon t’étais sérieux ! »
La troisième : faire preuve de pédagogie, plus long, moins drôle mais certainement plus efficace.
PHASE 1 : tenter la prise de conscience en questionnant le collaborateur sur ce qui FACTUELLEMENT lui fait penser qu’il peut prétendre à ce poste, avec des questions comme :
- D’après toi quelles qualités sont indispensables pour ce post ?
- Qu’est ce qui te fait dire que tu es prêt pour ce poste ?
- Sur quelles qualités ou expériences passées vas-tu t’appuyer pour réussir dans ce poste ?
L’idéal serait qu’à force d’écoute bienveillante et de relances le collaborateur prenne conscience de l’écart entre son niveau et son projet.
PHASE 2 : sortir du bois non pas en refusant l’évolution mais en DÉCRIVANT LE CHEMIN pour y arriver. En effet si l’écoute et le questionnement n’ont pas porté leurs fruits, il faut expliquer de manière bienveillante « pourquoi vous estimez que le collaborateur n’est pas prêt » :
- D’abord ses qualités incontestables
- Ensuite les points à améliorer qui sont rédhibitoires pour prétendre AUJOURD’HUI à cette évolution : « Pour moi tu n’es pas prêt parce que…. et tu le seras quand tu auras progressé là-dessus, la dessus et la dessus… »
- Proposer son aide : « Si tu veux nous pouvons construire un plan ensemble pour travailler ces points sur les années à venir ?«
PHASE 3 : laisser le collaborateur « faire le deuil » de son projet à court terme, accepter qu’il ressorte vaguement résigné de l’entretien. Si en plus vous souhaitez qu’il vous remercie d’un : « Tu as raison, je ne suis pas prêt, et tu vois c’est bien de discuter avec toi parce que je sens que je filais un mauvais coton à me voir si beau si vite », vous êtes en plein phantasme managérial !
Il va faire un peu « la gueule » dans les jours à venir… et c’est normal : acceptez le !
En une phrase pour gérer quelqu’un qui rêve « trop haut trop vite » : on ne baisse pas le rêve, on décrit le chemin en étant très clair et exigent sur les étapes… si il n’a pas envie de se donner les moyens de les franchir c’est tout simplement que le rêve n’est pas assez puissant …
Là où il y a une MOTIVATION, il y a un CHEMIN !