Je préviens les puristes : je ne vais pas tout à fait parler de névroses…

Ce qui pollue – entre autres – notre quotidien ce sont ces fameux « messages contraignants » que Eric Berne a mis à jour. Ces injonctions véhiculées par nos parents dans l’enfance qui ont posé une condition à la reconnaissance.

Je t’aime de manière inconditionnelle, mais je t’aimerai ENCORE PLUS SI

Encore plus si :

  • tu étais PARFAIT : les meilleures notes, la chambre la mieux rangée, la tenue la plus propre…
  • tu étais FORT : ne pas montrer que tu as mal, que tu as peur, que tu es triste…
  • tu faisais PLAISIR : en étant gentil, en ne te mettant pas en colère, en rendant service…

Ces petites voix internes : « Sois fort », « Sois parfait » ou « Fais plaisir » qui conditionnent la forme de nos messages et « drivent » nos comportements.

  • Le « sois parfait » me pousse à une quête infinie de perfection, à me noyer dans les détails et repousser tout plaisir « tant que les choses sérieuses » ne sont pas faites etc…
  • Le « sois fort » me coupe de mes émotions, pourrait me priver de la possibilité du lâcher prise et de l’abandon, me faire culpabiliser en cas d’émotions incontrôlables etc…
  • Le « fais plaisir » me conduit à faire primer les autres sur mon propre bien être, à me renier au profit des autres, à ne pas oser affronter les situations délicates etc…

Bref ça nous pourrit bien la vie et pourtant nos parents pensaient bien faire…l’enfer est aussi pavée de bonnes intentions !

On peut inverser la tendance, on peut se débarrasser de ces injonctions névrotiques : pour nous via la thérapie mais surtout pour nos enfants

Il suffirait d’une génération élevée à coup de « messages de permission » pour que l’on soit tous libérés, délivrés…

Il suffirait que l’on remplace :

  • « Fais plaisir » par « Prends soin de toi »
  • « Sois parfait » par « Fais de ton mieux », « Donne le meilleur de toi-même » ou « Tu as le droit de te tromper »,
  • « Sois fort » par « C’est normal de pleurer ça fait mal /peur » ou « C’est normal de te mettre en colère parce que je refuse cela » (ce qui doit être réprimé c’est « le passage à l’acte » : le geste violent pas l’émotion)

Et l’on aurait une nouvelle génération de gens :

  • Capables de se faire plaisir et de faire plaisir sans confiner au déni de soi,
  • En quête de « bien faire » sans être obsédés par un inatteignable absolu,
  • Connectés à leurs émotions, première étape indispensable pour pouvoir les gérer…

Ce serait cool… pour moi ce sera pour mes petits-enfants parce qu’avec mes enfants c’est mort : j’ai compris ça trop tard 😉

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