J’ai croisé en formation ou en coaching différents freins à la valorisation :

  • « je n’ai pas été élevé comme cela, je ne sais pas dire des choses positives »
  • « les gens sont payés pour ce qu’ils font on ne va pas en plus les valoriser »
  • « c’est bon pour les enfants, mais quand on est adulte on est normalement devenu indépendant de ce genre de « calinothérapie » ! »
  • « si je le valorise il va me demander une augmentation »

Etc…

Mais il y en a un sur lequel je réfléchis depuis des années :  » si je le valorise, il va s’arrêter Là, il ne cherchera pas à faire plus »

Alors que tout prouve dans l’évolution de l’être humain des « premiers pas de l’enfant» à l’apprentissage scolaire que la valorisation pousse l’individu à se dépasser, à toujours faire mieux, persiste quand même cette croyance tenace : « si je le valorise, il ne va pas chercher à se dépasser ».

Je ne comprenais pas le fondement de ce frein jusqu’à la lecture de cette expérience étonnante (Merci CLAIRE BLONDEL 😉 :

Carol Dweck a réalisé l’expérience suivante: des élèves de CM2 ont été séparés en 2 groupes. Chaque groupe s’est vu proposer des puzzles de difficulté croissante.

  • A chaque fois qu’ils réussissaient le puzzle, les élèves du groupe A étaient félicités par des « tu es vraiment intelligent« , « tu es vraiment fort« ,
  • En parallèle, les élèves du groupe B étaient félicités sur leurs efforts « tu as fait preuve de persévérance« , « tu as fait de beaux efforts« , …

A la fin du test, les élèves des deux groupes ont eu l’occasion de faire un dernier puzzle et avaient alors le choix entre un puzzle qu’ils avaient déjà réussi et un puzzle de difficulté supérieure.

  • Les enfants du groupe A ont choisi un puzzle qu’ils avaient déjà réussi,
  • les enfants du groupe B ont choisi de s’attaquer à un puzzle plus difficile.

Évidemment, qui voudrait prendre le risque de perdre sa médaille ?

Carol Dweck a qualifié l’état d’esprit des enfants du groupe A de « figé » (fixed mindset) et celui des enfants du groupe B de « grandissant » (growth mindset).

Les personnes à l’état d’esprit « grandissant » pensent qu’elles peuvent s’améliorer, qu’ils peuvent agir sur leur cerveau et leurs performances pour réussir mieux. Attirer leur attention sur le process qui conduit à l’apprentissage (faire des efforts, trouver de nouvelles stratégies, demander de l’aide, considérer ses erreurs comme source d’apprentissage…) nourrit cet état d’esprit et tous les bénéfices qui y sont associés.

  Et là c’est devenu lumineux : ils avaient raison tous les managers qui m’objectaient ce risque, ils avaient raison : SI la valorisation était sur l’Être : « tu es un champion », « tu es le meilleur ».

Ce que nous enseigne cette expérience c’est que la Valorisation « efficace », celle qui donne l’envie de s’investir à nouveau doit porter non pas sur l’être mais sur la qualité sur laquelle l’individu s’est appuyé pour réussir.

En effet, le plus beau des cadeaux à faire à quelqu’un est de lui révéler son talent : « Ta force à toi c’est … ».

Ainsi ne dites pas à vos enfant qu’ils sont « géniaux » mais montrez leur toutes les capapcités qu’ils ont pour réussir.

May the force be IN you !

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