Dans un précédent post (https://www.linkedin.com/pulse/ce-que-les-incorruptibles-nous-apprennent-sur-lautorit%C3%A9-michel?trk=pulse_spock-articles ) nous avons investigué l’importance « d’aller jusqu’au bout » en cas de dérives pour faire respecter une règle.
Les freins du manager à passer l’acte son multiples : le manque de courage managérial ou la peur de déplaire, mais un autre va nous intéresser aujourd’hui car il est la source d’un des cas de management les plus complexes à gérer : le BARON ou la DIVA.
En fait ce qui peut conduire à ce cas particulier c’est le fait de :
« fermer les yeux » sur des hors-jeux de comportements sous prétexte de « bons résultats ».
L’histoire commence toujours de la même manière : un collaborateur a de bons résultats mais se permet quelques dérives comportementales (retards, non-respect des procédures internes etc…). Le manager lui, laisse passer, pour ne pas impacter ses performances, pensant que la sanction risque de le « démotiver ».
Les conséquences de ce calcul « à court terme » sont doubles :
- Au niveau de l’équipe ce manque d’équité sera perçu comme une faiblesse du manager auquel s’ajoute un sentiment d’injustice,
- Au niveau du collaborateur celui-ci se sentira progressivement invulnérable…tant que ses résultats sont bons « tout va bien », là où les choses vont devenir complexes c’est lorsque ses performances vont baisser…
Comme un ordinateur sans pare-feu : le Baron ou la DIVA perdent leur bouclier, le manager va se trouver dans l’obligation de recadrer leurs dérives – éventuellement en « déstockant » des années de frustrations – car il ne peux plus « laisser passer » ET des comportements hors-jeu ET des résultats en baisse : ce que le (la) collaborateur(trice) risque de ne pas comprendre…
Comment éviter d’en arriver là ?
En étant « dur à temps » plutôt que « cruel trop tard », en ayant ce que Pierre Berbizier – ex entraineur de l’équipe de France Rugby – appelait les : « 2 secondes de courage », celles de dire « Non », ou « Stop » face à un hors-jeu y compris commis pas le meilleur, quoiqu’il en coûte…
C’est ainsi que bon nombre de grands entraineurs ont acquis une part de leur crédibilité, en ayant le courage d’affronter le Baron ou la Diva.
En 1996 les gens m’expliquaient que l’équipe de France ne pourrait pas gagner sans Eric Cantona suite à la décision d’Aimé Jacquet de ne pas le sélectionner, et le refrain a été repris à propos de Karim Benzema non retenu par Didier Deschamps lors du dernier Euro… on a vu le résultat : dans le premier cas la France est championne du monde, dans le second finaliste (Ok, je sais, on n’a pas gagné : ne remuez pas le couteau dans la plaie 😉
Guy Forget a acquis la confiance de ses joueurs en sanctionnant Cédric Pioline lors d’une campagne Australienne de Coupe Davis, Mourinho a fait de même avec Karim Benzema à ses débuts au Réal de Madrid, Amélie Mauresmo avec Marion Bartoli lors de la Fed Cup… bref les exemples sont légions.
Et le conseil du jour alors ?
Quand un excellent collaborateur commet un hors-jeu, je respire et je vais lui dire sans attendre que « je n’ai aucun problème avec son travail et ses performances, mais avec son comportement »
Bon courage managérial !