Il faut savoir aller dans le monde de l’autre ! Oui bien sûr, mais il faut aussi savoir en revenir 😉

C’est bien l’empathie, c’est bon l’empathie : ah écouter l’autre, se mettre à sa place, ressentir ce qu’il ressent, être aussi triste, frustré ou désespéré que lui… alors qu’on allait si bien il y a 10 mn !

Culpabiliser, s’inquiéter,  stresser pour lui, et tout ça pour l’aider… à moins se sentir seul à stresser, s’inquiéter, culpabiliser ! Maintenant on est deux, c’est mieux non ?… et on fait quoi ?

C’est là qu’est le piège :

2 mauvaises idées et un conseil pour en sortir.

La première mauvaise idée c’est de rapidement donner un conseil, le problème du conseil vite donné  (au-delà d’être infantilisant) c’est que c’est une « bouée en plomb » : ça augmente le niveau de compétence de l’autre mais ça réduit son énergie en le mettant face à ce qu’il aurait dû faire  ou devrait faire ET qu’il n’a pas vu tout seul (je sais de quoi je parle j’en donne toute la journée et souvent trop vite 😉

C’est pourquoi vous remarquerez qu’ils sont souvent refusés pour des motifs plus ou moins valables :

  • « tu devrais l’emmener au restaurant pour en parler ? »
  • « non il n’aime pas diner… il va penser que c’est un piège »
  • « tu devrais aller te détendre à la piscine ?
  • « ben non l’eau c’est mouillé ! »

Ce qui nous pousse à penser (mais à ne pas dire) : « Tu sais quoi ? et ben tu vas te débrouiller tout seul ! »

La deuxième mauvaise idée c’est  s’engluer dans les problèmes de l’autre après l’avoir écouté se répéter jusqu’à  l’incapacité commune à trouver des solutions, jusqu’à la pitié  : « Oh c’est trop dur ce qui t’arrive, j’ai de la peine pour toi, vraiment je te plains… bon je te laisse j’ai mon cours de yoga ! »

C’est la limite de l’empathie : écouter quelqu’un en boucle, « bugué », qui répète inlassablement ses problèmes ne l’aide pas… pire cela lui renvoie une image de victime, incapable de s’en sortir, voilà comment on peut sans le vouloir, « à l’insu de notre plein gré » basculer du côté obscur de l’empathie : le paradoxe d’offrir une écoute qui « n’aide pas l’autre » mais involontairement l’enfonce dans ses problèmes.

Et la solution ?

Si le conseil « infantilise », la question « autonomise » : poser une question en considérant que l’autre est malheureux certes, mais pas impotent, poser une question qui sous-entend de fait : qu’il a le super pouvoir de s’en sortir parce qu’il a un cerveau (un peu englué dans ses problèmes certes) et 4 membres.

Une question aussi simple que : « Qu’est -ce que tu peux faire ? », que l’on répète en boucle car la première ne suffit souvent pas : « C’est quoi les options ? », « C’est quoi la solution ? » etc…

Ainsi, questions après questions, en ré offrant des phases d’écoute qui donnent l’énergie donc la lucidité puis l’intelligence… pour arriver à la victoire ultime :

Quand il (elle) prononce LA phrase qui commence par :

« Ou alors ce que JE pourrai faire c’est … ».

Victoire : vous avez rendu l’autre acteur et autonome c’est une des impressions les plus agréables pour le cerveau ! (pour les 2 pour des raisons différentes 😉

Heu, juste une question : si il (elle) se répète sans proposer de solution ?

Alors votre devoir est d’arrêter d’écouter sous peine de l’enfoncer en le laissant ressasser sans solutionner ce qui lui renvoie le désagréable sentiment d’être victime : une pensée très toxique pour notre cerveau.

Comment on arrête ? LA POSITION META ! un autre de vos supers pouvoirs méconnu…

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